Chroniques pédagogiques : Paperboard à l’heure du digital…

« A l’heure du digital, faut-il ranger son « paperboard » au grenier ? »

Nous souhaitons initier, avec cette toute première chronique pédagogique, un partage de nos réflexions sur notre pratique de formateur, de facilitateur et de coach.

Il y a encore quelques années, le paperboard était le meilleur ami du consultant ! Quoi de plus naturel les possibilités étant assez limitées ?

Qu’en est-t ‘il aujourd’hui alors que de nombreuses applications émergent, qui bousculent et facilitent à la fois nos pratiques d’animation, y compris en présentiel ?

En tant qu’animateur, nous disposons à présent de plusieurs supports pour interagir avec nos stagiaires : l’éternel diaporama qui nous permet de projeter les contenus scrupuleusement préparés à l’avance, le fameux « paperboard » (voire tableau numérique pour les plus aisés !) rempli en séance, mais aussi désormais les murs digitaux.

Personnellement, je n’ai jamais été très friand du diaporama, je n’en parlerai donc pas davantage dans cette chronique.

Je préfère préparer quelques planches papier, toutes en couleurs et dessins, parce qu’elles imprégnent durablement la mémoire visuelle des participants.

L’avantage ici est de pouvoir afficher dans la salle les différents apports tout au long de la session et de montrer au groupe en formation le chemin parcouru ! Cela permet également d’ancrer (encrer ? 😊) les principaux concepts.

Dans ce débat, l’enjeu ne porte pas tant sur les outils utilisés que sur les objectifs de l’animateur et sur sa posture.

Le paperboard peut servir la posture descendante d’un formateur « sachant » comme celle d’un formateur-facilitateur qui fait émerger les savoirs et crée des liens avec les connaissances de chacun.

Tout dépend de qui écrit et de pourquoi il écrit …

Tenir le feutre peut-être un enjeu de pouvoir et de savoir.

Or, par les recherches d’Edgar Dale, nous savons que le stagiaire retient 10% de ce qu’il lit, et 90% de ce qu’il dit et expérimente !

C’est pourquoi il nous semble essentiel de renverser la classe (voir la vidéo de Jean-Charles Cailliez « La classe renversée https://www.youtube.com/watch?v=KMAONv3BPhs ») : pour permettre au groupe en formation d’être lui-même producteur de son savoir.

Pour revenir aux outils digitaux, chez Comergence nous les utilisons aussi bien en asynchrone qu’en synchrone : Padlet (mur digital), Kahoot (Quizz), Sentimy…

Depuis quelques mois, nous avons même adopté Klaxoon : outre une grande agilité, celui-ci a l’avantage de regrouper les fonctionnalités de toutes les autres applications.

Les murs digitaux sont très utiles pour recueillir les attentes d’un groupe en début de formation, pour animer des séances de coaching collectif ou de brainstorming.

Ils sont aussi vraiment pratiques pour dynamiser une séquence de Quizz et en simplifier la restitution !

Pour autant, nous sommes loin de ranger notre paperboard au grenier.

Et si finalement la recette c’était de varier les outils, les supports, comme on mélange les épices pour parfumer un plat et créer de nouvelles saveurs ?

Apprendre en s’amusant et prendre toujours plus de plaisir en animant, voilà le menu que j’inscris à ma carte !

Sébastien MOTECHIC

Auteur de l’article : Sébastien Motechic