Partage de réflexions sur la Quête de sens en cette période particulière …
Le sens : la signification
Pour un manager, partager, expliquer la mission de l’entreprise, et la décliner en missions pour son activité permet de donner à son équipe une vision d’ensemble et de comprendre comment elle s’insère dans l’organisation globale.
Comprendre son rôle dans l’entreprise c’est saisir la finalité de son job, c’est apporter une réponse à la question « A quoi je contribue ? ».
Nommer le POURQUOI permet de mieux saisir l’utilité de nos actions. Ce faisant, on n’envisage pas ses tâches quotidiennes qui sont parfois répétitives, voire fastidieuses pour certaines, de la même manière.
C’est ce qu’illustre de manière poétique la célèbre fable des casseurs de pierre de Charles Péguy :
« En se rendant à Chartres, Charles Péguy aperçoit sur le bord de la route un homme qui casse des cailloux à grands coups de maillet. Les gestes de l’homme sont empreints de rage, sa mine est sombre. Intrigué, Péguy s’arrête et demande :
– « Que faites-vous, Monsieur ? »
– « Vous voyez bien », lui répond l’homme, « je casse des pierres ».
Malheureux, le pauvre homme ajoute d’un ton amer : « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Mais je n’ai trouvé que ce travail pénible et stupide ».
Un peu plus loin sur le chemin, notre voyageur aperçoit un autre homme qui casse lui aussi des cailloux. Mais son attitude semble un peu différente. Son visage est plus serein, et ses gestes plus harmonieux.
– « Que faites-vous, Monsieur ?», questionne une nouvelle fois Péguy.
– « Je suis casseur de pierres. C’est un travail dur, vous savez, mais il me permet de nourrir ma femme et mes enfants. »
Reprenant son souffle, il esquisse un léger sourire et ajoute : « Et puis allons bon, je suis au grand air, il y a sans doute des situations pire que la mienne ».
Plus loin, notre homme, rencontre un troisième casseur de pierres. Son attitude est totalement différente. Il affiche un franc sourire et il abat sa masse, avec enthousiasme, sur le tas de pierres. Pareille ardeur est belle à voir !
« Que faites-vous ? » demande Péguy.
« Moi, répond l’homme, je bâtis une cathédrale ! »
Le premier confinement, en mettant à l’arrêt des pans entiers d’activité, est venu interroger l’utilité de nos métiers, nous amenant parfois à souhaiter changer de direction…
Le sens : la direction
Parce que nos repères sont chamboulés, la période que nous vivons est sans doute encore plus propice à ces interrogations : Quelle est ma place ? Quelle est ma voie ? Que pourrais-je faire d’autre ? La plupart des coachings individuels que je réalise en ce moment tournent autour de cette question « Quelle direction donner à ma vie, à ma carrière… ? ». Le sens « Direction » est pour moi étroitement lié au sens « Signification ». Bien souvent, c’est parce que je veux donner un nouveau sens à ma vie professionnelle que je me pose la question du ou des chemin(s) à emprunter.
Finalement, c’est une aspiration au changement. Mais cette aspiration au changement n’est pas forcément une « révolution » : elle peut prendre la forme d’une reconversion totale certes, mais aussi d’un changement de secteur d’activité (même métier dans un autre univers) ou tout simplement d’un changement d’entreprise pour pouvoir changer de conditions de travail.
Car le POURQUOI ne suffit pas si le COMMENT n’est pas aligné. Combien de collaborateurs quittent des entreprises « à mission » parce que les conditions de travail ne leur conviennent pas ?
Le sens : la sensation
Le sens c’est aussi la faculté de l’organisme de percevoir des sensations. C’est par nos sens que nous sommes en relation avec le monde qui nous entoure.
Or, il devient difficile en cette période de distanciation de profiter pleinement de tous nos sens, car ils sont pour la plupart altérés.
- Le toucher : finies les poignées de main, les accolades, les embrassades.
- La vue : en présence le masque cache notre visage, nos réactions, nos émotions, limite notre visibilité aussi ; à distance, les caméras désactivées, les difficultés techniques, les partages d’écran … font que l’on ne se voit pas ou peu. Comme si notre fenêtre ouverte sur le monde s’était rétrécie.
- L’ouïe : en collectif, difficile d’avoir la même capacité d’écoute à distance. Et que dire de la sur sollicitation auditive liée à la multiplication des réunions ou aux conditions de travail à distance…
- L’odorat et le goût : sens qui peuvent être atteints lorsque l’on contracte le virus ; sens qui peuvent être « restreints » aussi par les confinements, la fermeture des restaurants …
Privés de nos sens, nous sommes isolés, comme enfermés en nous-mêmes. Comme si nous n’étions plus dans la vie « réelle ».
La recherche de sensations « vraies » s’en trouve alors exacerbée.
Cette réflexion me laisse à penser que nous sommes finalement tous en quête de sens. Mais notre quête de sens est différente en fonction de qui nous sommes car elle est subjective.
Et vous, quel est le SENS que vous recherchez ?
