Le burn-out est une souffrance de notre époque. Qu’il soit parental ou professionnel, il se répand comme une épidémie moderne qui a dépassé les limites de ce que l’on qualifiait avant d’épuisement professionnel. Il résulte d’une anxiété chronique, générée par un ensemble de facteurs comme une surcharge de travail sur une période plus ou moins longue, un manque de soutien de la hiérarchie, une difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle… Les symptômes sont multiples : fatigue intense, démotivation, troubles du sommeil, irritabilité, perte de concentration, et détachement émotionnel.
Envisager le burn-out uniquement comme une « maladie professionnelle » et celui qui est touché par cette « pathologie » comme une victime serait à mon avis inefficace pour tenter de soulager celui qui en souffre. En tant que coach ou thérapeute, plutôt que d’adopter une approche centrée sur la personne, il me semble plus pertinent d’envisager les dynamiques relationnelles dans lesquelles notre client est impliqué. En premier lieu, les relations que notre client entretient avec lui-même. Il n’est pas nécessaire d’avoir un management toxique pour se sentir sous pression. Dans de nombreux cas, je constate que mes clients sont souvent les premiers à avoir un haut degré d’exigence avec eux-mêmes. La peur de ne pas être à la hauteur les amène inexorablement à gravir chaque jour une marche supplémentaire sans jamais entrevoir le sommet. Toutes les tentatives du management, comme de la famille, de raisonner celui ou celle qui s’enfonce dans cette spirale, de l’inviter à prendre du recul, sont inefficaces voire aggravent le problème. Le coach devra adopter une stratégie qui consiste à rejoindre son client dans sa vision du monde. Puis, il s’agira, très progressivement de créer quelques brèches dans son système de croyances grâce à des recadrages et des mises en action qui favoriseront des expériences émotionnelles correctrices.
Il s’agira aussi d’identifier les interactions avec l’entourage qui peuvent renforcer le problème. Bien souvent celui ou celle qui ploie sous la charge de travail quotidienne n’ose pas affronter son management pour l’en informer, ou refuser de nouveaux dossiers. Dans ce cas, le rôle du coach sera de l’aider à développer de nouvelles ressources pour changer la nature des relations avec le management. « La peur qu’on évite évolue en panique, celle qu’on affronte se transforme en courage ».