Vous connaissez peut-être la méthode du co-développement, issue de la collaboration de Messieurs Champagne et Payette (çà ne s’invente pas !), découvrez le co-développement revisité grâce à l’approche systémique stratégique !
Le co-développement est une sorte de coaching collectif entre pairs qui se réunissent de manière récurrente pour améliorer leurs pratiques professionnelles. Le principe : un participant qui rencontre une problématique devient le « client » de la séance. Les autres participants sont ses coachs. La séance est animée par un facilitateur selon 6 étapes :
- L’exposé : Le « client » expose la situation de manière concise, les coachs écoutent en silence
- La clarification : Les « coachs » posent des questions de clarification autour de la situation problème. Le client répond de manière synthétique
- Le contrat : Le client formule sa demande au groupe et précise le type de consultation souhaitée
- La consultation : Les coachs répondent à la sollicitation. Le client écoute sans débattre et note les suggestions
- Synthèse et plan d’action : Le client reprend ses notes, conçoit un plan d’action et partage les propositions retenues
- Les apprentissages : Le groupe repère les apprentissages et les bonnes pratiques transférables dans d’autres situations
Dans ma pratique, je me rends compte que parfois, dans la phase de consultation, les propositions vont dans le même sens que les actions ou solutions qui ont été tentées par le client et qui n’ont pas permis de solutionner son problème, voire qui l’ont entretenu… Un peu plus ou un peu moins de la même chose pour le dire autrement.
Dans ce cas, lors de la 6ème étape, j’utilise l’approche systémique stratégique :
- Je propose au groupe de lister les actions, les solutions mises en œuvre par le client et qui n’ont pas fonctionnées
- J’amène le groupe à repérer le thème commun de ces tentatives
- Et je leur demande de faire des propositions à 180° : « si l’on devait prendre le contrepied, quelles actions, quelles pistes pourrait-on imaginer ? »
Prenons un exemple : un manager dont le problème est que lors de ses réunions, les participants sont systématiquement en retard… Il a « tout essayé » : il a pris soin de clarifier l’ordre du jour, les objectifs, les contributions attendues de chaque participant ; il a mis en place des rappels, il a fait des recadrage lorsqu’il s’agissait de ses collaborateurs, il a appelé au démarrage des réunions les retardataires…
En réalité il a toujours fait la même chose : faire en sorte que les gens arrivent à l’heure et les attendre quand ce n’était pas le cas.
A 180° la proposition a été la suivante : commencer la réunion à l’heure quand bien même tous les participants ne seraient pas arrivés, et commencer par un sujet / objectif qui concerne le plus grand nombre. Lors de la session suivante il a partagé qu’à sa grande surprise, après quelques itérations, les participants étaient à l’heure ! 🙂