L’approche paradoxale pour gérer les résistances

Comment débloquer les situations tendues ou les résistances quand on l’impression d’avoir tout essayé ? Si on fait toujours plus ou moins la même chose, comment espérer avoir un résultat différent ? C’est le leitmotiv de l’approche paradoxale, que nous vous invitons à découvrir à travers un exemple concret…

  • L’histoire de Karim et Marc :
    Karim, nouveau manager d’équipe en entrepôt, fait face aux interruptions constantes de Marc lors des réunions. Marc critique systématiquement les décisions, interrompt les intervenants et manifeste visiblement son opposition. Malgré les tentatives de Karim pour contenir ce comportement, l’attitude de Marc persiste, ce qui frustre les deux parties.

    La réponse habituelle… qui ne fonctionne pas :
    Karim, anticipant les réactions de Marc, entre dans chaque réunion tendu, cherchant à limiter ses interventions. Mais plus il essaie d’éviter les interruptions, plus la tension monte, et le conflit s’intensifie, cycle après cycle. Résultat : Marc sort frustré, et Karim ressent un échec dans son autorité.

    Changer la donne avec l’approche paradoxale :
    Face à cette impasse, nous avons décidé de tester une nouvelle tactique : laisser la parole à Marc dès le début de la réunion pour qu’il partage ses critiques de manière constructive. À la surprise de Karim, Marc s’exprime plus calmement et contribue avec un esprit plus mesuré. La dynamique relationnelle est inversée, et cette nouvelle approche devient régulière.

    Les résultats :
    1. Marc se sent valorisé, car son manager reconnaît la pertinence de ses observations.
    2. Karim tire parti de la vision critique de Marc pour identifier les risques des projets.
    3. Les réunions gagnent en constructivité, apaisant les tensions et renforçant l’efficacité de l’équipe.

    Les maîtres de l’École de Palo Alto appellent cela la prescription de symptômes. En donnant à Marc l’espace pour s’opposer, Karim s’assure que, quoi qu’il arrive, le résultat lui est favorable :
    – Si Marc continue de critiquer, c’est à la demande de Karim, donc non perçu comme une opposition.
    – Si Marc réduit son opposition, la réunion devient plus constructive.

Auteur de l’article : Sébastien Motechic