Justine, chef de projet Marketing dans une start up, me disait lors d’une de nos séances de coaching qu’elle était très découragée par les feedbacks de Baptiste, son manager. Elle venait de passer son week-end à rédiger une présentation power point destinée à une présentation en CODIR la semaine suivante. Lorsque Baptiste son manager prit le temps de regarder cette présentation avec elle le lundi matin, les premières remarques qu’il lui fit portaient sur le choix de la police de caractère, la coquille sur le 3ème slide…
Piquée au vif par cet échange, Justine était en colère : elle s’est sentie dévalorisée et obligée de se justifier sur des détails, son manager ne s’était ni exprimé sur l’essentiel du contenu, ni n’avait reconnu tout l’effort que ce travail avait demandé à Justine.
Baptiste de son côté, agacé par la réaction de Justine, lui reprocha son manque de maturité et son incapacité à prendre les feedbacks…
Cette anecdote n’était pas exception dans leur manière de communiquer. Souvent leurs entretiens mensuels se terminaient en guerre de tranchées…Spirale infernale d’une escalade symétrique conduisant à l’incompréhension !
Un mal dit et un mal écouté aboutissent souvent à des malentendus. Alors comment aborder différemment cette relation ? Comment sortir d’une escalade symétrique ? En introduisant un peu de complémentarité dans la relation comme nous y invitent les pères fondateurs de l’École de Palo Alto.
Lors de leur entretien suivant Justine demanda à son manager de lui faire un feedback authentique et critique afin de bénéficier de son regard acéré pour continuer à progresser.
Elle ne fit pas cette demande dans un esprit revanchard ; nous avions travaillé une posture sincère et humble pour éviter le piège de l’ironie qui aurait envenimé leurs relations.
Baptiste, surpris par la nouvelle posture de sa collaboratrice bégaya quelques mots puis…sur un autre ton, enchaina avec un retour très valorisant sur l’engagement de Justine dans l’équipe et la qualité de son travail.
Le simple fait de s’être positionnée différemment, sans être sur la défensive amena son manager à prendre aussi une attitude différente. Justine s’était saisie avec agilité d’une stratégie souvent très efficace dans ce type de situation : une prescription de symptôme, c’est-à-dire inviter l’autre à faire le comportement redouté sans défiance mais plutôt comme un service. Et puis sans doute que pour Baptiste, le fait d’utiliser ce super pouvoir n’avait plus la même saveur. Aujourd’hui, chaque fois que Baptiste identifie des points d’amélioration dans le travail de Justine, celle-ci le remercie sincèrement ce qui amène bien plus de souplesse dans leur relation.