Déclin de la valeur Travail ?

Si l’on en croit les débats publics et certaines publications, le travail serait en crise, et on observerait une prise de distance croissante des actifs par rapport à leur activité professionnelle.
On a ainsi abondamment parlé de « grande démission » ou de « quiet quitting » pour évoquer un déclin de la « valeur » travail.

Nouveau rapport au travail ? Vraiment ?
C’est la question que pose le sociologue Olivier Galland dans son dernier ouvrage « Les Valeurs du travail ».

Il s’appuie sur des données et des enquêtes scientifiques pour dire que, contrairement aux idées reçues sur un désengagement croissant, ses recherches révèlent une stabilité notable des attentes envers le travail :

« Une majorité de citoyens des pays développés adhèrent à l’idée que le travail s’impose comme une norme morale. En moyenne 68 % des habitants des 11 pays que nous avons examinés étaient d’accord en 2017-2022 (…) avec l’idée que “travailler est un devoir vis-à-vis de la société”. « 

Cependant, des disparités nationales existent : certains pays valorisent le travail comme une vocation ou une norme sociale, tandis que d’autres adoptent une approche plus utilitariste.

En France, le travail conserverait une place centrale, perçu à la fois comme un devoir social et un moyen d’épanouissement personnel.

Les caractéristiques individuelles, telles que l’âge, le genre ou le niveau de qualification, influenceraient peu ces valeurs comparées à l’« effet pays ».

Ainsi, plutôt que de parler d’une crise universelle du travail, il est important selon lui de comprendre ces nuances culturelles pour appréhender les différentes perceptions du travail à travers le monde.

Auteur de l’article : Aline Motechic